22 décembre 2013, à 13h36
Pendant le débat récent sur la laicité, les deux camps étaient pour la plupart definis comme suit: A) Ceux qui sont en faveur de la fameuse "charte des valeurs" (du PQ, pas des québecois-e-s, il est important de noter) et B) Ceux qui sont en faveur d'une état laique, mais qui sont contre plusieurs des mésures les plus extrémes dans la même charte.
Je suis du camp B, et bien des gens ont écrit trés bien et clairement là-dessus, en expliquant pourquoi la charte, et le débat autour de cela, est très dangereuse pour notre société québecoise.
Malgré tout ça, il y a un élement ici que je crois que la gauche, les force progressistes et tous ceux qui veulent protéger les droits des minorités et qui veulent s'opposer à l'oppression sous toutes ses formes ont manqué totalement, au détriment de la force de nos arguments et de notre crédibilité et notre légitimité entant que de tels défenseur-e-s.
Cet élement est l'inclusion dans les arguments du camp B d'un "mais" majeur: malgré notre opposition à la discrimination inhérente dans la charte, beaucoup parmis nous, incluant Québec solidaire et d'autres, disent que d'exiger une visage découverte en fournissant ou en recevant des services publics, sauf dans des cas d'urgence, est acceptable.
Ce n'est pas acceptable. Point final.
Je peux penser à au moins cinq raisons pourquoi ce n'est pas acceptable. Il y en a probablement beaucoup plus que ces cinq:
1) De supporter une telle exigeance est une concession au racisme et à la xénophobie
Est-ce que c'est parce que nous avons peur des femmes qui portent un niqab? Pourquoi? Je penses que des évènements récents prouvent qu'elles ont beaucoup plus de raisons d'avoir peur de nous (la peur de perdre leur travail, de se faire agresser sur la place publique, par exemple) et pas dans l'autre sens. Il n'y a aucune argumentation qui peut supporter une telle exigence sans utiliser des éléments basés sur la peur.
2) De supporter une telle éxigence nous place du coté des oppresseurs
La charte elle-même a déja provoqué des attaques dans les médias contre des femmes avec un visage couvert. De supporter cette exigence nous place du même coté que ceux qui attaquent, comme dans l'example récent des femmes qui travaillent dans un service de garderie privée, qui maintenant ont peur d'aller dehors avec les enfants.
3) De supporter une telle exigence mine l'argument que d'être contre la charte est une position féministe
Comment le faire, quand dans la même phrase nous disons que nous ne supportons pas la minorité probablement la plus pétite et la moins menaçante dans notre société, et même possiblement la plus vulnerable?
4) De supporter une telle exigence est fondamentalement oppressif et peut même mettre des vies en danger
Comment allons-nous décider c'est quoi une urgence? Une femme qui s'inquiéte pour son enfant et qui va à une salle d'urgence dans un hôpital? Est-que nous allons exiger qu'elle enleve son voile jusqu'au moment ou il est déterminé que c'était une vraie urgence? Quelqu'un doit décider, est ce ne sera clairement pas ceux et celles qui sont déja marginalisé-e-s.
5) Une telle exigence représente un important pas sur un pente glissante
Nous avons vue ce qui s'est passé en France pendant les dernières décennies. Chaque pas dans la repression des droits d'expression réligieuse rend leur société moins paisible, moins sécure, et moins tolérante.
Le Québec doit choisir un chemin different.
